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Les vertus de Zarathoustra
Choose from these words to fill the blanks below:
dépassement, retrait, foule, renoncement, évangile, dédain, étoile, surmonté, moteur, contenter, meilleur, déclin, prophète, susciter, Aristote, applaudissent, nouvelles, sagesse, destiné, devenir, satisfait, échouer, culture, semblables, évolutionniste, aristocratique
l'homme n'est pas un être                              à
1. demeurer ce qu'il est
2. se contenter d'être                    dans ses aspirations naturelles
mais qu'il est plutôt un être en tension vers son propre                                     
la doctrine scientifique                                            a eu le grand avantage de montrer que le mouvement qui tend au dépassement
à la création d'espèces                   
est une loi de la vie
Ainsi parlait Zarathoustra
une sorte d'                               nouveau
la valeur de l'homme
le risque du                        général des humains par peur d'assumer les exigences de la vie
Zarathoustra
une sorte de                                du surhomme
s'est longtemps mis en               
revient vers la ville pour s'adresser au peuple et pour le faire bénéficier de sa               
"Je vous enseigne le Surhumain. L'homme est quelque chose qui doit être                               . Qu'avez-vous fait pour le surmonter? Tous les êtres jusqu'à présent ont créé quelque chose au-dessus d'eux, et vous voulez être le reflux de ce grand flot et plutôt retourner à la bête que de surmonter l'homme. Qu'est le singe pour l'homme, une dérision ou une honte douloureuse. Et c'est ce que doit être l'homme pour le surhumain une dérision ou une honte douloureuse? L'homme est une corde tendue entre la bête and the superman, une corde tendue sur l'abîme. Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont, et non un but: ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin."
l'être humain ne peut pas se                    de ce qu'il est
il a en lui le moteur de son propre dépassement
son sens est d'être dépassement
la vie est un devenir et non pas un état à conserver
il faut donc vouloir le                           
mais le dépassement ne se fera pas de lui-même
la grande différence d'avec                  on le voit donc, c'est que les vertus n'ont pas pour objet d'accomplir l'être humain, mais plutôt de le surmonter
le risque que court l'humanité c'est en fait la généralisation du grand reflux, le renoncement de la volonté
il y a une sorte d'échec du créateur moral devant la           
quand il appelle la foule au dépassement, il rencontre le                           
il pense modifier l'attitude de la foule en lui présentant un miroir où elle pouvait se voir elle-même, dans l'espoir de                  une sorte de dégoût
Zarathoustra va                              en présentant le miroir à la foule, le dernier homme
"Malheur, les temps sont proches où l'homme ne mettra plus d'                           au monde. Malheur, les temps sont proches du plus misérable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même. Voici. Je vous montre le dernier homme. Amour? Création? Désir? Étoile? Qu'est cela? Ainsi demande le dernier homme, et il cligne de l'oeil. Nous avons inventé le bonheur, disent les derniers hommes, et ils clignent de l'oeil. Ils ont abandonné les contrées où il était dur de vivre. Car on a besoin de chaleur on aime encore son voisin et l'on se frotte à lui, car on a besoin de chaleur. Un peu de poison de ci, de là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poison enfin, pour mourir agréablement. On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l'on veille à ce que la distraction ne fatigue pas trop. On ne devient plus ni pauvre, ni riche ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner? Qui voudrait obéir encore? Ce sont deux choses trop pénibles. Point de berger, et un seul troupeau. Chacun veut la même chose, tous sont égaux : qui a d'autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fous. On a son petit plaisir pour le jour, et son petit plaisir pour la nuit. Mais on respecte la santé. Nous avons inventé le bonheur, disent les derniers hommes, et ils clignent de l'oeil."
au moment où Zarathoustra termine son discours censé soulever le dégoût, les gens                           
ils disent, rends-nous                      à ces derniers hommes
sans s'apercevoir qu'ils sont en fait en train de                d'eux-mêmes les derniers hommes, que leur acclamation est la preuve d'une intériorisation de l'attitude de renoncement complet à la volonté
c'est pourquoi Nietzsche estime qu'il n'y a pas d'autres possibilités que l'éthique                             
les vertus, chez lui, sont le              du dépassement de soi
ce par quoi le dépassement de soi est possible
seuls les forts sont capables de les assumer
il n'y a pas chez Nietzsche une éthique qui serait susceptible de divers degrés d'approfondissement, il y a en fait deux éthiques:
1. consiste à naturaliser la faiblesse
à faire de la faiblesse un modèle normatif
2. consiste à manifester la destination de la vie, destination qui est de créer des valeurs
cette création de valeurs suppose de s'appuyer sur la                de vertus qui sont des excellences, qui sont des puissances
avec Nietzsche, les vertus sont le                  indicateur d'une vie abondante et puissante

Flashcards:

as it appears in Nietzsche
telle qu'elle se présente chez Nietzsche
a being destined to remain what it is
un être destiné à demeurer ce qu'il est
his own transcendence
son propre dépassement
the movement which tends to supersede
le mouvement qui tend au dépassement
that suspiciously looks like a new kind of gospel
qui ressemble étrangement à une sorte d'évangile nouveau
to take on the demands of life
d'assumer les exigences de la vie
created something above them
ont créé quelque chose au-dessus d'eux
the ebb of this great flood
le reflux de ce grand flot
A mockery or a painful shame
Une dérision ou une honte douloureuse
Man is a rope stretched between the animal et le surhumain
L'homme est une corde tendue entre la bête and the superman
on the abyss
sur l'abîme
With these words
Avec ces propos
he does not intend to remain himself
il n'a pas vocation à demeurer lui-même
requirement
exigence
will burn
va brûler
that it arouses others
qu'elle suscite chez les autres
the rist to humanity is
le risque que court l'humanité c'est
the renunciation of the will
le renoncement de la volonté
this prologue demonstrates
ce prologue témoigne
failure
d'échec
he met with scorn
il rencontre le dédain
hoping to create a sort of disgust
dans l'espoir de susciter une sorte de dégoût
will fail
va échouer
who can no longer despise himself
qui ne sait plus se mépriser lui-même
and he winks
et il cligne de l'oeil
They abandoned the regions
Ils ont abandonné les contrées
a little poison here and there
Un peu de poison de ci, de là
too painful
trop pénibles
flock
troupeau
goes voluntarily into the mad house
va de son plein gré dans la maison des fous
make us similar to
rends-nous semblables à
Without realizing that
Sans s'apercevoir qu'ils sont
completely reununciation of will
renoncement complet à la volonté
only the strong are
seuls les forts sont
of varying degrees of deepening
de divers degrés d'approfondissement
suppose to rely on
suppose de s'appuyer sur
PR. son sens est
[SAHNS]

Ideas and Concepts:

Nietzsche sur la nature humaine, via mon cours ce matin Introduction aux éthiques philosophiques: "L'homme n'est pas un être destiné à demeurer ce qu'il est, et à se contenter d'être satisfait dans ses aspirations naturelles, mais qu'il est plutôt un être en tension vers son propre dépassement."
Αinsi parlait Zarathoustra dans mon cours ce matin Introduction aux éthiques philosophiques: "Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont, et non un but."

Enhanced Transcription:

Dans la dernière séquence, nous avons commencé d'étudier l'éthique des vertus telle qu'elle se présente chez Nietzsche (as it appears in Nietzsche).

Nous avons vu que l'homme n'est pas un être destiné à demeurer ce qu'il est (a being destined to remain what it is), et à se contenter d'être satisfait dans ses aspirations naturelles, mais qu'il est plutôt un être en tension vers son propre dépassement (his own transcendence).

De ce point de vue, la doctrine scientifique évolutionniste a eu le grand avantage de montrer que le mouvement qui tend au dépassement (the movement which tends to supersede), c'est-à-dire à la création d'espèces nouvelles, est une loi de la vie.

En cette séquence, nous allons simplement observer comment à partir du prologue de l'ouvrage Ainsi parlait Zarathoustra, observer, ouvrage qui ressemble étrangement à une sorte d'évangile nouveau (that suspiciously looks like a new kind of gospel), nous allons observer comment Nietzsche présente ce qui fait la valeur de l'homme, et en même temps le risque du renoncement général (of general denial/) des humains par peur d'assumer les exigences de la vie (to take on the demands of life).

Zarathoustra, qui est une sorte de prophète du surhomme, Zarathoustra qui s'est longtemps mis en retrait (which has long intended), à l'écart (apart), revient vers la ville pour s'adresser au peuple et pour le faire bénéficier de sa sagesse, et voici ce qu'il dit.

Je vous enseigne le surhumain.

L'homme est quelque chose qui doit être surmonté.

Qu'avez-vous fait pour le surmonter?

Tous les êtres jusqu'à présent ont créé quelque chose au-dessus d'eux (created something above them), et vous voulez être le reflux de ce grand flot (the ebb of this great flood) et plutôt retourner à la bête que de surmonter l'homme?

Qu'est le singe pour l'homme?

Une dérision ou une honte douloureuse (A mockery or a painful shame)?

Et c'est ce que doit être l'homme pour le surhumain.

Une dérision ou une honte douloureuse.

L'homme est une corde tendue entre la bête and the superman (Man is a rope stretched between the animal et le surhumain), une corde tendue sur l'abîme (on the abyss).

Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont, et non un but.

Ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin.

Avec ces propos (With these words), Zarathoustra insiste sur le fait que l'être humain ne peut pas se contenter de ce qu'il est.

Il a en lui le moteur de son propre dépassement.

Son sens est d'être dépassement.

Parce que la vie est un devenir et non pas un état à conserver (not a state in which to remain).

Il faut donc vouloir le déclin, le déclin de ce qui est, pour qu'advienne l'au-delà de l'homme (for that which happens outside of man).

Mais le dépassement ne se fera pas de lui-même.

Il faut pour l'accomplir témoigner de vertus par lesquelles l'être humain montre qu'il n'a pas vocation à demeurer lui-même (he does not intend to remain himself).

La grande différence d'avec Aristote on le voit donc, c'est que les vertus n'ont pas pour objet d'accomplir l'être humain, mais plutôt de le surmonter (but to overcome). Elles sont des principes d'action qui supposent un préalable (prior?).

Le préalable, c'est de consentir à la souffrance de la transformation de soi.

Consentir à une grande exigence (requirement) et admettre que l'être humain ne vit comme humain que de se consumer.

De mourir à soi (Dying to self?), dans une oeuvre qui va brûler (will burn) toute l'énergie disponible.

Une oeuvre dont la force ne dépendra pas de la reconnaissance sociale, mais de la créativité qu'elle exprime et qu'elle suscite chez les autres (that it arouses others).

Mais, le risque que court l'humanité c'est (the rist to humanity is) en fait la généralisation du grand reflux, le renoncement de la volonté (the renunciation of the will).

Au fond, le refus de la coûteuse éthique des vertus (the rejection of costly virtue ethics) qui permet de se changer soi-même.

D'ailleurs, le prologue de Zarathoustra, que nous commentons un peu ici, ce prologue témoigne (this prologue demonstrates) d'une sorte d'échec (failure) du créateur moral devant la foule. Échec double.

Quand il appelle la foule au dépassement (overcoming?), il rencontre le dédain (he met with scorn).

Alors, il pense modifier l'attitude de la foule en lui présentant un miroir.

Un miroir où elle pouvait se voir elle-même, dans l'espoir de susciter une sorte de dégoût (hoping to create a sort of disgust).

Ce miroir, que nous allons considérer maintenant, c'est le portrait du dernier homme.

Mais là aussi, après avoir échoué en présentant (after having failed presenting/?) d'un plan surhumain, Zarathoustra va échouer (will fail) en présentant le miroir à la foule, le dernier homme.

Voici une partie du discours qu'il tient, sur le dernier homme.

Malheur, les temps sont proches où l'homme ne mettra plus d'étoile (not put a star?) au monde.

Malheur, les temps sont proches du plus misérable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même (who can no longer despise himself).

Voici. Je vous montre le dernier homme. Amour? Création? Désir? Étoile? Qu'est cela?

Ainsi demande le dernier homme, et il cligne de l'oeil (and he winks).

Nous avons inventé le bonheur, disent les derniers hommes, et ils clignent de l'oeil.

Ils ont abandonné les contrées (They abandoned the regions) où il était dur de vivre.

Car on a besoin de chaleur.

On aime encore son voisin et l'on se frotte à lui (it rubs him?).

Car on a besoin de chaleur.

Un peu de poison de ci, de là (a little poison here and there), pour se procurer des rêves agréables.

Et beaucoup de poison enfin, pour mourir agréablement.

On travaille encore, car le travail est une distraction.

Mais l'on veille à ce que (ensures?) la distraction ne fatigue pas trop.

On ne devient plus ni pauvre, ni riche.

Ce sont deux choses trop pénibles (too painful).

Qui voudrait encore gouverner? Qui voudrait obéir encore?

Ce sont deux choses trop pénibles.

Point de berger (Point of shepherd?), et un seul troupeau (flock).

Chacun veut la même chose, tous sont égaux.

Qui a d'autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fous (goes voluntarily into the mad house).

On a son petit plaisir pour le jour, et son petit plaisir pour la nuit.

Mais on respecte la santé.

Nous avons inventé le bonheur, disent les derniers hommes.

Et ils clignent de l'oeil.

Au moment où Zarathoustra termine son discours censé soulever le dégoût (supposed to cause disgust?), les gens applaudissent.

Et disent, rends-nous semblables à (make us similar to) ces derniers hommes.

Sans s'apercevoir qu'ils sont (Without realizing that) en fait en train de devenir d'eux-mêmes les derniers hommes, que leur acclamation est la preuve d'une intériorisation de l'attitude de renoncement complet à la volonté (completely reununciation of will).

C'est pourquoi Nietzsche estime qu'il n'y a pas d'autres possibilités que l'éthique aristocratique.

Les vertus, chez lui, sont le moteur du dépassement de soi.

Ce par quoi le dépassement de soi est possible.

Or, seuls les forts sont (only the strong are) capables de les assumer.

Il n'y a pas chez Nietzsche une éthique qui serait susceptible de divers degrés d'approfondissement (of varying degrees of deepening), il y a en fait deux éthiques.

L'une d'elles consiste à naturaliser la faiblesse, à faire de la faiblesse un modèle normatif.

L'autre consiste à manifester la destination de la vie, destination qui est de créer des valeurs.

Cette création de valeurs suppose de s'appuyer sur (suppose to rely on) la culture de vertus qui sont des excellences, qui sont des puissances.

Avec Nietzsche, les vertus sont le meilleur indicateur d'une vie abondante et puissante.

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