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L’éthique du discours de Habermas et Apel
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1784, Kant écrit un petit texte qui s'appelle Réponse à la question qu'est-ce que les                               
thèse : pour s'arracher à l'état de minorité, chacun doit pouvoir oser affirmer sa liberté et l'affirmer publiquement dans le débat             
toute société libérale est fondée sur la                             
une société n'est pas une                                   
une communauté tient par le partage de valeurs communes, par des biens communs, par des buts communs, par des projets communs
une société permet la coexistence d'opinions                                     , morales, philosophiques, religieuses, politiques, qui doivent pouvoir s'affirmer publiquement dans la confrontation et dans la divergence
néanmoins, le problème de cette affirmation forte de la liberté c'est qu'elle risque d'entraîner la                                                        de la société
il faut donc pouvoir poser une              à la liberté
en 1786, Kant écrit un autre petit texte qui s'appelle Qu'est-ce que s'orienter dans sa                           
il va continuer à affirmer bien sûr la place de la liberté, mais sous l'                         de la raison
la raison est la loi morale, c'est l'impératif                                     
Kant fait confiance à la raison de chacun, en sa conscience, à limiter sa liberté par le respect de l'          , par la symétrie des participants
leur égale participation possible au débat et par l'argumentation qui vient                    les convictions de chacun
toute la question qui se pose est de savoir si cette limite, posée par la raison du sujet dans sa conscience, suffit pour                  l'exercice de la liberté, suffit pour poser un cadre éthique à la liberté
le XIXe siècle va en             
Marx
peut-être que la conscience n'est que le reflet de son intérêt de             
Freud
la conscience n'est que la pointe de l'              
en réalité c'est l'inconscient qui prend des                                 
la conscience n'est que le masque de l'inconscient, et l'inconscient n'est pas rationnel
Nietzsche
la conscience de la                n'est qu'un ressentiment contre la vie
quelque chose qui empêche les hommes d'exception d'exprimer leurs points de vue
L’École de Francfort
une école de                        contemporaine
née après la guerre à                   
Jürgen Habermas (1929-)
Karl-Otto Apel (1922-2017)
essaie de suppléer à ces critiques de la                     
en continuant la voie kantienne, mais dans la voie d'une position originale où ce n'est plus la conscience qui fixe les limites de la liberté mais l'intersubjectivité
se fonder en particulier sur les études des                     
le langage lui-même                            des fondements communs
l'argumentation a une valeur universelle
comme Nietzsche
il n'y a pas de vérité
il n'y a que des                                             
je prétends vous dire quelque chose de vrai
il est donc possible, en faisant confiance au langage et aux ressources du langage, de trouver un point de vue qui soit                 
mais non pas de l'objectivité des                 
la rationalité scientifique est la seule qui est une rationalité objective, fondée, universelle, la rationalité                   
toute position éthique est subjective et donc                     
il s'agit de trouver une autre forme d'objectivité que celle des sciences et de l'empirique et de la                       
Apel et                 
il s'agira de faire confiance à la force du                 
tous les concernés sont fondées sur un respect              des participants
sur leur symétrie
sur leur égalité dans la prise de parole
sur la prise de décision
fondée aussi sur la sincérité, la bonne       , l'authenticité des participants
fondée enfin sur l'argumentation, le recours à des arguments qui peuvent être contredits
si tous les participants entrent dans la                     
on pourra faire confiance que la discussion elle-même                    de faire ressortir un argument, l'argument le meilleur qui devra emporter l'adhésion de tous
par la force
du langage
de l'                          
de l'intersubjectivité
la possibilité de trouver un point de vue qui s'impose à tous
on pourra objecter que dans la réalité ce n'est pas ainsi que les choses se               , parce que
il y aura des jeux d'intérêt
il y aura du rapport de           
certains s'exprimeront mieux que d'autres
tous les concernés ne seront pas présents autour de la table
e que Habermas et Apel cherchent ici est un point de vue
comme l'impératif catégorique était un point de       
c'est une éthique qui ne repose pas sur un contenu a             
mais sur une                                 
une règle du jeu que tous doivent pouvoir suivre et en la suivant, ils sauront qu'un point de vue est           
aujourd'hui, d'autres philosophes contemporains poursuivent encore cette démarche en essayant de l'élargir
Jean-Marc Ferry (1946-)
en France, sur d'autres types de propositions à l'                                 de la discussion qui ne sont pas simplement des arguments
cette voie ouverte par Kant, à travers l'intersubjectivité ouvre de nouveaux chemins

Flashcards:

it could lead to
elle risque d'entraîner
under the auspices of
sous l'égide de
the unconscious
l'inconscient
prevents
empêche
will try to supplement
va essayer de suppléer
will be based
vont se fonder
beyond diversity
par delà la diversité
a great challenge
un grand défi
the appeal
le recours
which is binding on all
qui s'impose à tous
We will know
On saura
this approach
cette démarche

Ideas and Concepts:

La différence entre une société et une communauté, via le cours de cette soirée Introduction aux éthiques philosophiques:

"Lorsqu'en 1784, Kant écrit un petit texte qui s'appelle Réponse à la question qu'est-ce que les Lumières, il défend une thèse très simple:pour s'arracher à l'état de minorité, chacun doit pouvoir oser affirmer sa liberté et l'affirmer publiquement dans le débat public.

Kant pose ainsi un principe essentiel à toute société libérale:toute société libérale est fondée sur la liberté.

Une société n'est pas une communauté.

Une communauté tient par le partage de valeurs communes, par des biens communs, par des buts communs, par des projets communs.

Mais une société elle permet la coexistence d'opinions différentes, morales, philosophiques, religieuses, politiques, qui doivent pouvoir s'affirmer publiquement dans la confrontation et dans la divergence."
Sur la valeur du discours, via le cours de cette soirée Introduction aux éthiques philosophiques:

"L'École de Francfort est une école de philosophie contemporaine, née après la guerre à Francfort. Les auteurs Jürgen Habermas (1929-) et Karl-Otto Apel (1922-2017) ont essayé de suppléer ces critiques de la conscience en continuant la voie kantienne, mais dans la voie d'une position originale où ce n'est plus la conscience qui fixe les limites de la liberté mais l'intersubjectivité.

Ils ont réagi contre l'approche de Nietzsche, par exemple, qui a dit qu'il n'y a pas de vérité, qu'il n'y a que des interprétations, et que je prétends vous dire quelque chose de vrai.

Les idées de Habermas et Apel se fondaient en particulier sur les études des linguistes, le langage lui-même recèle des fondements communs. L'argumentation a une valeur universelle.

Il est donc possible, en faisant confiance au langage et aux ressources du langage, de trouver un point de vue qui soit objectif, mais non pas de l'objectivité des sciences. La rationalité scientifique est la seule qui est une rationalité objective, fondée, universelle, la rationalité empirique. Toute position éthique est subjective et donc arbitraire.

Il s'agit de trouver une autre forme d'objectivité que celle des sciences et de l'empirique et de la statistique. Pour Apel et Habermas, il s'agira de faire confiance à la force du discours."

Enhanced Transcription:

Lorsqu'en 1784, Kant écrit un petit texte qui s'appelle Réponse à la question qu'est-ce que les Lumières, il défend une thèse très simple : pour s'arracher à l'état de minorité (to get away from the minority), chacun doit pouvoir oser affirmer sa liberté et l'affirmer publiquement dans le débat public.

Kant pose ainsi un principe essentiel à toute société libérale : toute société libérale est fondée sur la liberté.

Une société n'est pas une communauté.

Une communauté tient par le partage de valeurs communes (is held together by the sharing of common values), par des biens communs, par des buts communs, par des projets communs.

Une société elle permet la coexistence d'opinions différentes, morales, philosophiques, religieuses, politiques, qui doivent pouvoir s'affirmer publiquement dans la confrontation et dans la divergence.

Néanmoins, le problème de cette affirmation forte de la liberté c'est qu'elle risque d'entraîner (it could lead to) la désagrégation de la société.

Il faut donc pouvoir poser une limite à la liberté.

En 1786, Kant écrit un autre petit texte qui s'appelle Qu'est-ce que s'orienter dans sa pensée?

Et là, Kant va continuer à affirmer bien sûr la place de la liberté, mais sous l'égide de (under the auspices of) la raison.

La raison, vous le savez, c'est la loi morale, c'est l'impératif catégorique.

Et là, Kant fait confiance à la raison de chacun, en sa conscience, à limiter sa liberté par le respect de l'autre, par la symétrie des participants, c'est-à-dire leur égale participation possible au débat et par l'argumentation qui vient critiquer les convictions de chacun.

Toute la question qui se pose est de savoir si cette limite, posée par la raison du sujet dans sa conscience, suffit pour encadrer l'exercice de la liberté, suffit pour poser un cadre éthique à la liberté.

Le XIXe siècle va en douter et va en douter pour plusieurs raisons.

Il va en douter, comme le dit Marx, parce que peut-être que la conscience n'est que le reflet de son intérêt de classe.

Il va en douter parce que, dira Freud, la conscience n'est que la pointe de l'iceberg et que ce qui compte en réalité c'est l'inconscient (the unconscious) et que la conscience n'est que le masque de l'inconscient, et d'un inconscient qui n'est pas rationnel.

Il va en douter aussi dans la ligne de Nietzsche en disant que peut-être que la conscience de la plupart n'est qu'un ressentiment contre la vie, quelque chose qui empêche (prevents) en réalité les hommes d'exception d'exprimer leurs points de vue.

Peut-on faire confiance à la conscience?

Une école de philosophie contemporaine, née au lendemain de la guerre à Francfort et illustrée par les noms de Jürgen Habermas et Karl-Otto Apel, va essayer de suppléer (will try to supplement) à ces critiques de la conscience, en continuant la voie kantienne, en la poursuivant, mais dans la voie d'une position originale où ce n'est plus la conscience qui fixe les limites de la liberté mais l'intersubjectivité.

Pour cela, Habermas et Apel vont se fonder (will be based) en particulier sur les études des linguistes en montrant que le langage lui-même, par delà la diversité (beyond diversity) des langues, recèle (conceals) des fondements communs et des fondements communs où l'argumentation a une valeur universelle.

Chacun, même lorsqu'il défend une thèse qui parait contredire cela, soutient (supports) que son assertion dit vrai.

Même si je vous dis comme Nietzsche qu'il n'y a pas de vérité, qu'il n'y a que des interprétations, en vous disant cela, je prétends vous dire quelque chose de vrai.

Il est donc possible, en faisant confiance au langage et aux ressources du langage, de trouver un point de vue qui soit objectif.

Non pas de l'objectivité des sciences, et c'est un grand défi (a great challenge) évidemment pour l'éthique aujourd'hui de se dire que la rationalité scientifique prétend être la seule qui est une rationalité objective, fondée, universelle, la rationalité empirique.

Ici, il ne s'agit pas du tout de la rationalité empirique.

Si on est dans la rationalité empirique on dira que toute position éthique est subjective et donc arbitraire.

Il s'agit de trouver une autre forme d'objectivité que celle des sciences et de l'empirique et de la statistique. Comment?

Eh bien, pour Apel et pour Habermas, il s'agira (it will be) de faire confiance à la force du discours.

Si on prend comme principe, que toute discussion, dans laquelle sont présents tous les concernés par l'objet dont on discute, est fondée sur un respect mutuel des participants, sur leur symétrie, c'est-à-dire leur égalité dans la prise de parole (speaking out), dans la prise de décision, est fondée aussi sur la sincérité, la bonne foi, l'authenticité des participants, est fondée enfin sur l'argumentation, c'est-à-dire le recours (the appeal) à des arguments qui peuvent être contredits, alors si tous les participants entrent dans la discussion, et s'ils adoptent un principe faillibiliste, c'est-à-dire un principe où personne ne dira je campe sur mes positions quoi que vous me disiez, je ne bougerai pas d'un iota, alors, dit Habermas et dit Apel, on pourra faire confiance que la discussion elle-même permettra de faire ressortir un argument, l'argument le meilleur qui devra emporter l'adhésion de tous.

Il y aura donc, par la force du langage, par la force de l'argumentation, par la force de l'intersubjectivité, la possibilité de trouver un point de vue qui s'impose à tous (which is binding on all).

Évidemment, on pourra objecter que dans la réalité ce n'est pas ainsi que les choses se passent, parce qu'il y aura des jeux d'intérêt, parce qu'il y aura du rapport de force, parce que certains s'exprimeront mieux que d'autres et que d'ailleurs tous les concernés ne seront pas présents autour de la table.

Il n'empêche ce que Habermas et Apel cherchent ici est un point de vue, comme l'impératif catégorique était un point de vue.

On saura (We will know) qu'une décision n'est éthique que si l'ensemble des concernés a pu prendre une décision ensemble sur une base rationnelle.

Autrement dit, on saura, à partir de quelle position juger si un point de vue est moral ou pas, on aura ici trouvé un point de vue formel, on est bien ici dans une éthique formelle héritière de Kant, c'est-à-dire une éthique qui ne repose pas sur un contenu a priori, mais sur une procédure, une règle du jeu que tous doivent pouvoir suivre et en la suivant, ils sauront qu'un point de vue est moral.

Aujourd'hui, d'autres philosophes contemporains poursuivent encore cette démarche (this approach) en essayant de l'élargir, comme le fait Jean-Marc Ferry aujourd'hui en France, sur d'autres types de propositions à l'intérieur de la discussion qui ne sont pas simplement des arguments, mais aussi, pourquoi pas, de la narration ou de l'interprétation.

Autrement dit, cette voie ouverte par Kant, à travers l'intersubjectivité ouvre de nouveaux chemins.

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