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Friedrich Nietzsche et la volonté de puissance
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domestication, démesure, Karamazov, sacerdotale, humain, agréger, affronter, jouir, effrayants, modèles, désirs, esthétique, garantisse, beauté, éducateur, chrétien, racine, ordonnateur, scientifique, nous, comblé, aigus, combler, personne, maladie, générosité, penchants, dépassement, mensonge, évangiles, faibles, darwinisme, cruauté, irréductible, manières, moderne, conformiste, généraliser, Inquisiteur, ambiant, bonheur, spontanées, dépasser
Nietzsche est un philosophe essentiel dans l'histoire de la philosophie               
il a été un des critiques les plus            de la modernité
il a choqué par la radicalité et la                                de certaines de ces affirmations
sa critique radicale de la décadence correspond dans les temps modernes, au triomphe de l'affirmation de ce qu'il nomme les volontés               
les volontés faibles
les êtres humains à qui la vie fait peur parce que
elle est pleine d'une diversité                                       
elle comporte de nombreux aspects, qui ne correspondent pas aux                            de ceux qui voudraient seulement être satisfaits dans leurs attentes élémentaires
vivre heureux, dans un monde comme le nôtre être                            sans effort sans lutte
pouvoir être satisfait dans ses                    naturels et ne pas devoir affronter un avenir incertain
l'idéologie moderne du               
vient d'un désir de voir le monde répondre à nos attentes et                nos voeux, mais que valent les voeux des modernes
la qualité des voeux dépend de notre propre force, de notre capacité à                    la vie et à nous dépasser nous-mêmes
la volonté faible tend à se                                                   
refuse l'épreuve du                                      de soi
voudrait que le monde soit adapté à nos attentes                                   
voudrait au fond que le monde soit fait pour         , soit adapté à nos attentes spontanées
qu'il nous                      la protection maximale
qu'il nous permette de            sans peine
voudrait aussi que tous ses aspects déstabilisateurs ou                      du monde soient effacés
nos voeux, à nous les modernes, vont au fond, en faveur d'une                            de la vie et d'un monde où toute surprise véritable, toute découverte dangereuse pour ce que nous sommes à un moment donné, serait aboli
la volonté de puissance et le christianisme
toutes ces aspirations médiocres des volontés faibles sont résumées dans le Dieu                               , tel qu'il a été forgé au fil des siècles
par les théologiens
par la caste                       
non pas bien sûr le Dieu des                                 
avec le Dieu du Jésus des évangiles on s'aperçoit que lui ouvrait sur un monde à l'aventure assez incertaine, où l'amour consiste essentiellement à se dépasser soi-même
Dostoïevski
écrivait à l'époque où écrivait également Nietzsche
écrivait le roman intitulé les Frères                   
disait la même chose dans le chapitre intitulé le Grand                       
ce Jésus des évangiles n'a pas grand chose à voir avec le Dieu que la tradition des églises chrétiennes a forgé, un Dieu
protecteur
                      
dont l'amour est mièvre, uniformisant, phagocytant
c'est une véritable                qui a atteint les modernes
l'incapacité de vouloir
une                              insidieusement retournée contre soi-même
une authentique morale consiste à être capable
de créer une table des valeurs
de vivre selon une évaluation originale des choses évaluation qui
va donner une forme                                    à la vie
est une exigence très forte à l'égard de soi-même
la cruauté
consiste à savoir affirmer, au milieu des autres une posture originale et porteuse d'un sens présent
ne consiste pas à maltraiter les autres
refuser impitoyablement le moule tout près, dans lequel notre entourage               
souvent aimant d'ailleurs, désirerait de nous voir s'insérer
notre entourage ambiant aimerait être lui-même rassurer sur les modèles qu'il propose
il serait rassuré précisément, en me voyant m'intégrer, me conformer, à ses                             
retourner la cruauté contre soi-même, consiste en fait à consentir de réduire l'éthique au respect d'une loi morale
qui veut que ma conduite ne puisse nuire à personne, ni même, gêner                 
par ce retournement de la cruauté contre soi-même, ainsi naît une masse de faibles qui s'arrangent, pour tout standardiser, pour homogénéiser la vie, pour supprimer la diversité créatrice
la force des faibles consiste à faire croire qu'il y a un ordre du monde, qui a été institué par un principe                       
et que cet ordre, nous pouvons le connaitre
soit par une révélation religieuse
soit par un effort de connaissance                         
il faut le respecter cet ordre
il ne peut que convenir à l'être             
-il y a un ordre qu'on peut connaitre, on impose un devoir de se conformer
Nietzsche die qu'en réalité, il s'agit là d'un                 
ils ont peur d'admettre que l'univers n'est pas là pour eux
mais qu'il est le fruit d'un coup de dés
la              de l'univers est un chaos
il n'y a pas d'autre finalité à cet univers
Nietzsche ne dit pas que l'univers est un                      social
une création de la volonté de la puissance est une forme culturelle suffisamment puissante et génératrice de                           
suffisamment puissante pour constituer une sorte de modèle
qui va                              autour de lui d'autres volontés mais à fin de susciter de nouveaux efforts créateurs
le surhomme
n'est pas du tout la brute qui se soumet tout ce qui l'entoure, c'est au contraire
l'                                 par excellence
celui ou celle qui crée par sa vie une oeuvre d'art
qui suscite des vocations nouvelles
surgir de nouvelles                                d'appréhender la vie, de nouvelles tables de valeurs
il est doté d'une force qui ne tient pas à sa puissance physique et matérielle mais à sa puissance spirituelle et morale, une telle puissance exige qu'il ait cultivé des vertus
les vertus essentielles sont la patience
l'effort et le désir de se                                sont une certaine forme
d'ascétisme
l'indépendance
la                                                               
l'amour
la vie humaine n'a de valeur que par ceux qui sont capables de vouloir créer
le christianisme historique les a conforté dans la veulerie et la faiblesse, en disant que la faiblesse valait mieux au fond que la force, et que Dieu était là pour les faibles

Flashcards:

pr. pouvait être
[TET-re]
pr. mais que valent
[kay VAHL]
pr. les hommes en fait
[FETT]
pr. soit fait émerger le surhomme, soit renoncer
[SWAT,SWAT]
most acute
les plus aigus
the excesses of some of these claims
la démesure de certaines de ces affirmations
master of none
le maître de personne
was also recovered
a aussi été récupéré
in a sometimes questionable way
de manière parfois douteuse
of what he calls weak wills
de ce qu'il nomme les volontés faibles
The weak wills
Les volontés faibles
to whom life is scary
à qui la vie fait peur
it is full of irreducible diversity
elle est pleine d'une diversité irréductible
not have to face an uncertain future
ne pas devoir affronter un avenir incertain
comes from a desire that the world meet our desires
vient d'un désir de voir le monde répondre à nos attentes
to go beyond ourselves
à nous dépasser nous-mêmes
refuses the test of transcendence
refuse l'épreuve du dépassement de soi
to enjoy without trouble
de jouir sans peine
all these mediocre aspirations of weak wills
Toutes ces aspirations médiocres des volontés faibles
as it has been forged over the centuries
tel qu'il a été forgé au fil des siècles
cutesy
mièvre
towards oneself
à l'égard de soi-même
the cruelty
la cruauté
carries a meaning
porteuse d'un sens
ruthlessly
impitoyablement
reassure
rassurer
seeing me integrate myself
en me voyant m'intégrer
not even bothering anyone
ni même, gêner personne
thus is born
ainsi naît
to supress the creative diversity
pour supprimer la diversité créatrice
it imposes a duty
on impose un devoir
the result of a throw of dice
le fruit d'un coup de dés
the struggle of the will to power
la lutte des volontés de puissance
where only the strong survive
où seuls les plus forts survivent
the will to power
la volonté de la puissance
around which other wills will aggregate
qui va agréger autour de lui d'autres volontés
with the goal to generate new creative efforts
à fin de susciter de nouveaux efforts créateurs
The superman
Le surhomme
because at its base
puisqu'au fond
it's about his words
il s'agit dans ses propos
who submits himself to everything around him
qui se soumet tout ce qui l'entoure
which gives rise to new vocations
qui suscite des vocations nouvelles
The superman brings out new ways
Le surhomme fait surgir de nouvelles manières
he has a strength
il est doté d'une force
does not constrain his power
ne tient pas à sa puissance
And originally
Et à l'origine
the desire to excel
le désir de se dépasser
a form of asceticism
une certaine forme d'ascétisme
thanks to new interpretations
grâce auxquelles de nouvelles interprétations
may emerge
pourraient voir le jour
He's coming from the idea that
Il vient de cette idée que
by those who are able to want to create
par ceux qui sont capables de vouloir créer
who consent to give up
qui consentent à se renoncer
live as one is
vivre tel que l'on est
consolidated in the spinelessness and weakness
les a conforté dans la veulerie et la faiblesse
saying that weakness is at its base better than force
en disant que la faiblesse valait mieux au fond que la force
a text taken from the book
d'un texte tiré de l'ouvrage
the challenge of what he calls contemporary nihilism
l'enjeu de ce qu'il nomme le nihilisme contemporain
who he calls the last men
qu'il nomme les derniers hommes

Ideas and Concepts:

Nietzsche sur l'origine de la volonté faible, via mon cours ce matin Introduction aux éthiques philosophiques:

"La volonté faible, qui tend à se généraliser, c'est la volonté qui refuse l'épreuve du dépassement de soi, et qui voudrait que le monde soit adapté à nos attentes spontanées, c'est-à-dire qui voudrait au fond que le monde soit fait pour nous, soit adapté à nos attentes spontanées, qu'il nous garantisse la protection maximale, qu'il nous permette de jouir sans peine, donc de manière modérée sans doute mais constante, et que, qui voudrait aussi que tous ses aspects déstabilisateurs, tous les aspects déstabilisateurs du monde, ou effrayants, soient effacés.

Nos voeux, à nous les modernes, vont au fond, en faveur d'une domestication de la vie et d'un monde où toute surprise véritable, toute découverte dangereuse pour ce que nous sommes à un moment donné, serait aboli. Toutes ces aspirations médiocres des volontés faibles, selon Nietzsche, sont résumées dans le Dieu chrétien, tel qu'il a été forgé au fil des siècles, par les théologiens et par la caste sacerdotale.

Ce qu'ils nomment la caste sacerdotale, c'est-à-dire au fond les prêtres. Non pas bien sûr le Dieu des évangiles, enfin le Dieu du Jésus des évangiles, qui lui, quand on lit vraiment les textes, on s'aperçoit que lui ouvrait sur un monde à l'aventure assez incertaine, où l'amour consiste essentiellement à se dépasser soi-même.

Mais ce Jésus des évangiles n'a pas grand chose à voir avec le Dieu que la tradition des églises chrétiennes a forgé, c'est-à-dire, un Dieu protecteur, conformiste, dont l'amour est mièvre.

Nietzsche pense que c'est une véritable maladie, qui a atteint les modernes. Cette maladie, c'est l'incapacité de vouloir et c'est aussi, une cruauté insidieusement retournée contre soi-même."

Enhanced Transcription:

Nietzsche est un philosophe essentiel, dans l'histoire de la philosophie moderne, il a été un des critiques les plus aigus (most acute), de la modernité, et il a choqué par la radicalité et la démesure de certaines de ces affirmations (the excesses of some of these claims), lui, qui ne pouvait être le maître de personne (master of none) a aussi été récupéré (was also recovered), il faut bien le reconnaître, de manière parfois douteuse (in a sometimes questionable way), mais ce qui nous importera (which will concern us) dans cette séquence, c'est d'abord sa critique radicale, de la décadence, qui correspond dans les temps modernes, au triomphe de l'affirmation de ce qu'il nomme les volontés faibles (of what he calls weak wills).

Les volontés faibles (The weak wills), ce sont tous les êtres humains à qui la vie fait peur (to whom life is scary), parce qu'elle est pleine d'une diversité irréductible (it is full of irreducible diversity), et qu'elle comporte de nombreux aspects, qui ne correspondent pas aux désirs de ceux qui voudraient seulement être satisfaits dans leurs attentes élémentaires.

Vivre heureux, dans un monde comme le nôtre, ce n'est plus l'accomplissement de soi (self-fulfillment) dans l'épanouissement (blossoming) de tout ce dont nous sommes capables en puissance, c'est plutôt, hélas, dit Nietzsche, être comblé sans effort.

Sans lutte, pouvoir être satisfait dans ses penchants naturels et ne pas devoir affronter un avenir incertain (not have to face an uncertain future).

L'idéologie moderne du bonheur, vient d'un désir de voir le monde répondre à nos attentes (comes from a desire that the world meet our desires) et combler nos voeux, mais que valent les voeux des modernes?

La qualité des voeux dépend, dépend de, et dépend en fait, de notre propre force, de notre capacité à affronter la vie et à nous dépasser nous-mêmes (to go beyond ourselves).

La volonté faible, qui tend à se généraliser (which tends to be widespread), c'est la volonté qui refuse l'épreuve du dépassement de soi (refuses the test of transcendence), et qui voudrait que le monde soit adapté à nos attentes spontanées, c'est-à-dire qui voudrait au fond que le monde soit fait pour nous, soit adapté à nos attentes spontanées, qu'il nous garantisse la protection maximale, qu'il nous permette de jouir sans peine (to enjoy without trouble), donc de manière modérée sans doute mais constante, et que, qui voudrait aussi que tous ses aspects déstabilisateurs, tous les aspects déstabilisateurs du monde, ou effrayants, soient effacés.

Nos voeux, à nous les modernes, vont au fond, en faveur d'une domestication de la vie et d'un monde où toute surprise véritable, toute découverte dangereuse pour ce que nous sommes à un moment donné, serait aboli.

Toutes ces aspirations médiocres des volontés faibles (all these mediocre aspirations of weak wills) selon Nietzsche, sont résumées dans le Dieu chrétien, tel qu'il a été forgé au fil des siècles (as it has been forged over the centuries), par les théologiens et par la caste sacerdotale.

Ce qu'ils nomment la caste sacerdotale, c'est-à-dire au fond les prêtres.

Non pas bien sûr le Dieu des évangiles, enfin le Dieu du Jésus des évangiles, qui lui, quand on lit vraiment les textes, on s'aperçoit que lui ouvrait sur un monde à l'aventure assez incertaine, où l'amour consiste essentiellement à se dépasser soi-même (love is essentially to surpass oneself).

D'ailleurs Dostoïevski, qui écrivait à l'époque où écrivait également Nietzsche, qui écrivait le roman intitulé les Frères Karamazov, disait la même chose dans le chapitre intitulé le Grand Inquisiteur.

Mais ce Jésus des évangiles n'a pas grand chose à voir avec le Dieu que la tradition des églises chrétiennes a forgé, c'est-à-dire, un Dieu protecteur, conformiste, dont l'amour est mièvre (cutesy), uniformisant, phagocytant (uniformisation, phagocyte?).

Nietzsche pense que c'est une véritable maladie, qui a atteint les modernes. Cette maladie, c'est l'incapacité de vouloir et c'est aussi, une cruauté insidieusement retournée contre soi-même (an insidiously turned against oneself), mais de quelle cruauté parlons-nous ici?

Ici, il est très important de bien entendre Nietzsche, et ce qu'il veut dire.

Il estime qu'une authentique morale, consiste à être capable de créer une table des valeurs, de vivre selon une évaluation originale des choses, évaluation qui va donner une forme esthétique à la vie, et qui est une exigence très forte à l'égard de soi-même (towards oneself), si bien que la cruauté (the cruelty) dont je parlais un instant, à l'instant, la cruauté consiste à savoir affirmer, au milieu des autres une posture originale et porteuse d'un sens (carries a meaning) présent et si je dis, là avec Nietzsche, qu'il y a cruauté, cette cruauté ne consiste pas à maltraiter les autres, mais à refuser impitoyablement (ruthlessly) le moule tout près, dans lequel notre entourage ambiant, et souvent aimant d'ailleurs (often loving also?), désirerait de nous voir s'insérer (to see us be inserted?).

En effet, notre entourage ambiant aimerait être lui-même rassurer (reassure) sur les modèles qu'il propose, et il serait rassuré précisément, en me voyant m'intégrer (seeing me integrate myself), me conformer, à ses modèles.

Et retourner la cruauté contre soi-même, consiste en fait à consentir de réduire l'éthique au respect d'une loi morale, qui veut que ma conduite ne puisse nuire à personne (my conduct could do no harm to anyone), ni même, gêner personne (not even bothering anyone).

Ainsi, par ce retournement de la cruauté contre soi-même, ainsi naît (thus is born) une masse de faibles qui s'arrangent, pour tout standardiser, pour homogénéiser la vie, pour supprimer la diversité créatrice (to supress the creative diversity).

Diversité créatrice qui est magnifique mais aussi bien sûr inquiétante.

La force des faibles consiste à faire croire qu'il y a un ordre du monde, qui a été institué par un principe ordonnateur (an ordering principle), et que cet ordre, nous pouvons le connaitre, soit par une révélation religieuse, soit par un effort de connaissance scientifique, et cet ordre, il faut le respecter et il ne peut que convenir (fit) à l'être humain.

Ainsi, par la fiction, selon laquelle il y a un ordre qu'on peut connaitre, on impose un devoir (it imposes a duty), le devoir de se conformer.

La pensée de Nietzsche, c'est qu'en réalité, il s'agit là d'un mensonge (this is a lie), les hommes en, les hommes en fait, ont peut de reconnaître qu'il y a bien plus dans l'univers que ce qu'ils sont capables de penser, et surtout, ils ont peur d'admettre que l'univers n'est pas là pour eux, mais qu'il est le fruit d'un coup de dés (the result of a throw of dice), que la racine de l'univers est un chaos, et qu'il n'y a pas d'autre finalité à cet univers, qui n'a pas d'autre finalité, que de voir se manifester la lutte des volontés de puissance (the struggle of the will to power), pour produire des formes à partir du fond originaire qui est un chaos.

Car toute réalité dans l'univers, est une puissance qui cherche à s'exprimer, à produire une forme, c'est-à-dire, un ordre transitoire.

Alors faisons bien attention, Nietzsche ne dit pas que l'univers, est un immense Struggle for life, et que la société humaine doit être comprise, à la lumière de ce que l'on nommerait un darwinisme social.

C'est-à-dire au fond une jungle où seuls les plus forts survivent (where only the strong survive).

Non, non il n'a jamais dit cela, une création, de la volonté de la puissance (the will to power), de la volonté de puissance humaine pour Nietzsche, est une forme culturelle suffisamment puissante et génératrice de beauté, suffisamment puissante pour constituer une sorte de modèle, qui va agréger autour de lui d'autres volontés (around which other wills will aggregate) mais à fin de susciter de nouveaux efforts créateurs (with the goal to generate new creative efforts).

Le surhomme (The superman), puisqu'au fond (because at its base), en fait c'est de cela qu'il s'agit dans ses propos (it's about his words), ce qu'il nomme le surhomme n'est pas du tout la brute qui se soumet tout ce qui l'entoure (who submits himself to everything around him), c'est au contraire l'éducateur par excellence, celui ou celle qui crée par sa vie une oeuvre d'art, et qui suscite des vocations nouvelles (which gives rise to new vocations).

Le surhomme fait surgir de nouvelles manières (The superman brings out new ways) d'appréhender la vie, de nouvelles tables de valeurs, et il est doté d'une force (he has a strength) qui ne tient pas à sa puissance (does not constrain his power) physique et matérielle mais à sa puissance spirituelle et morale, une telle puissance exige qu'il ait cultivé des vertus.

Et à l'origine (And originally), d'ailleurs il faut noter que le mot Virtu, veut dire force.

Les vertus essentielles sont la patience, l'effort et le désir de se dépasser (the desire to excel), une certaine forme d'ascétisme (a form of asceticism), l'indépendance, la générosité, et même l'amour.

Aucun philosophe, aucun philosophe moderne, n'a estimé autant que (has considered as much as?) Nietzsche, que la valeur de la vie toute entière, dépendait de la capacité de certains individus de cultiver les vertus, grâce auxquelles de nouvelles interprétations (thanks to new interpretations) du monde pourraient voir le jour (may emerge).

L'aristocratisme éthique foncier (land?) de Nietzsche, vient de là.

Il vient de cette idée que (He's coming from the idea that) la vie humaine n'a de valeur que par ceux qui sont capables de vouloir créer (by those who are able to want to create), et pour cela, qui consentent à se renoncer (who consent to give up) tels qu'ils sont naturellement donnés dans l'existence, c'est-à-dire au fond, si l'on ne se renonce pas, vivre tel que l'on est (live as one is), ce qui est la marque des faibles qui ont peur d'assumer, la volonté de puissance et il faut bien dire que le christianisme historique les a conforté dans la veulerie et la faiblesse (consolidated in the spinelessness and weakness), en disant que la faiblesse valait mieux au fond que la force (saying that weakness is at its base better than force), et que Dieu était là pour les faibles.

Nous verrons, dans la prochaine séquence à partir d'un texte tiré de l'ouvrage (a text taken from the book), ainsi parlait Zarathoustra, nous verrons comment Nietzsche voit l'enjeu de ce qu'il nomme le nihilisme contemporain (the challenge of what he calls contemporary nihilism), pour lui il y aura une alternative, soit fait émerger le surhomme, soit renoncer définitivement à la volonté avec ceux qu'il nomme les derniers hommes (who he calls the last men).

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