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Aristote: La vertu et la prudence
Choose from these words to fill the blanks below:
cavalier, arithmétique, professionnel, lâche, savants, exercer, apte, ensuit, constance, découvre, importantes, situations, délibérée, agir, jouissance, exercice, danger, amer, excès, unifier, attitude, tenir, comporter, cardinales, église, réelle, abondance, conduite, témérité, facultés, commun, manière, milieu, soldat
Aristote: "un cheval est un bon cheval, non seulement lorsqu'il a tout ce qu'il faut pour faire un bon cheval, mais lorsqu'il sert bien son                  pour la course ou pour faire face à l'ennemi"
le cheval
un bon cheval ne l'est pas simplement, par ses capacités, mais par l'                 de ses capacités
il ne s'agit pas simplement d'être un bon cheval, mais d'être un excellent cheval
         à développer dans l'action les différentes choses qu'on attend de lui
le musicien
il ne s'agit pas simplement d'avoir tout ce qu'il faut
il s'agit d'               son talent de musicien
de l'exercer de                              excellente pour être un virtuose de la musique
la vertu
deux éléments de la virtuosité
la raison pratique
le désir de l'homme écoutant la raison pratique
la prudence
le sens              de ce mot
d'évite de s'exposer à un             
la circonspection
l'attitude de celui qui hésite comment         
il hésite, parce qu'il cherche la bonne                 
on regard les hommes ou les femmes de bien, qu'on admire
on estime que cette personne était quelqu'un de bien
qu'admirions nous dans cette personne?
il peut y avoir des gens très               , que nous n'admirons pas
nous admirons en eux c'est plutôt
leur attitude
leur manière de se                   
leur manière constante de se comporter
Aristote le va appeler leur caractère
elle ne fait ni trop, ni trop peu
elle sait précisément quelle attitude           
il a uni l'ensemble de ses                               , l'ensemble de son caractère
ses sentiments
son intelligence
sa connaissance des gens et des                     
qu'elle sait unifier tout ça
elle est la même lorsqu'il agit
comme père de famille
comme mère de famille
comme ami
comme                           
comme membre d'un parti politique
comme membre d'une                           
elle trouve une                    dans ce qu'elle est
elle a construit une personnalité morale
il a développé son intelligence pratique de telle manière qu'en toute circonstance il peut avoir une bonne règle pour son action
ce n'est pas un principe fixe
ce n'est pas une théorie
c'est une règle, qui va m'indiquer, dans chaque circonstance, quelle                  tenir
c'est une règle souple
c'est une règle adaptable
c'est une règle pratique
la prudence permet d'               la personne et permet de comprendre ce qu'est une bonne personne
"la vertu est une disposition à agir d'une façon                                                             , consistant dans une moyenne relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l'homme prudent, mais c'est une moyenne, entre deux vices, l'un par excès, l'autre par défaut, et cela tient au fait que certains vices sont au-dessous et d'autres au-dessus de ce qu'il faut dans les affections et les actions, tandis que la vertu                                et choisit le juste milieu
la prudence est une moyenne, une médiété, "mesotes" en grec
ce n'est pas un milieu                                       
c'est une moyenne relative à la situation et relative à chacun
chacun va déterminer ce qui, pour lui, est le milieu entre deux                         
le courage
du courage du              face à l'ennemi
s'il est excessif, le soldat pourra être
                       et se dérober devant l'ennemi
téméraire et exposer inutilement sa vie et son armée à l'ennemi
le courage sera le milieu
ce juste milieu entre la                                                            et la lâcheté
l'un des vices l'est par excès, l'autre l'est par défaut
le juste milieu est ce qui indique la vertu
cette vertu est relative à chacun d'entre nous
l'alimentation des gymnastes
"si pour la nourriture de tel individu un poids de 10 mines est beaucoup et un poids de 2 mines est peu, il ne s'             pas que le maître de gymnase prescrira un poids de 6 mines, car cette quantité est peut-être aussi beaucoup pour la personne qui l'absorbera ou peu : pour Milon qui mangeait, dit-on, un boeuf par jour, ce sera peu, et pour un débutant dans les exercices du gymnase, beaucoup, il en est de même pour la course et la lutte, c'est dès lors ainsi que l'homme versé dans une discipline quelconque évite l'excès et le défaut, c'est le moyen qu'il recherche et qu'il choisit, mais ce moyen n'est pas celui de la chose, c'est celui qui est relatif à nous"
les vertus morales
correspondent au désir, dans chaque situation, qui va trouver par la prudence son juste             
il y a pour Aristote certaines vertus morales plus                        que d'autres
il hérite des vertus                     
les plus importants
la première de ces vertus cardinales, c'est la prudence précisément
mais il y a ensuite deux vertus cardinales qui vont nous intéresser ici
1. la tempérance
lorsque je suis dans une situation d'excès parce que j'ai beaucoup de plaisir et beaucoup de biens, va me permettre de mesurer, de diminuer peut-être un peu ma                     , pour que je ne me perde pas dans mes biens
2. la force
une manière, lorsque je suis dans le manque, dans le défaut, de trouver une manière
de tenir,
de ne pas maigrir
de ne pas devenir          parce que je n'ai pas les biens que je rêverais de posséder
la tempérance et la force, vont être ainsi deux manières pratiques, guidées par la prudence, de tenir compte de la situation                            des gens
soit qu'ils soient dans l'                  
soit qu'ils soient dans le défaut

Flashcards:

not only when he has what it takes
non seulement lorsqu'il a tout ce qu'il faut
but when it serves it's rider well
mais lorsqu'il sert bien son cavalier
With this quote
À travers cette citation
it's not simply a matter of being a good horse
il ne s'agit pas simplement d'être un bon cheval
capable of developing into action the different things expected of him
apte à développer dans l'action les différentes choses qu'on attend de lui
These two types fo virtues we will see in turn.
Ces deux types de vertus nous allons les voir successivement.
caution
la prudence
it means that he avoids exposure to danger
cela veut dire qu'il évite de s'exposer à un danger
wariness
la circonspection
Rather it is the attitude of someone who hesitates
C'est plutôt l'attitude de celui qui hésite
Probably before we met
Sans doute avant de nous rencontrer
very learned people
des gens très savants
It is neither too much nor too little
Elle ne fait ni trop, ni trop peu
She knows precisely which attitude to take
Elle sait précisément quelle attitude tenir
has united all his faculties
a uni l'ensemble de ses facultés
when he acts as a father
lorsqu'il agit comme père
which conduct to take
quelle conduite tenir
to act in a deliberate way
à agir d'une façon délibérée
And that reflects the fact that
Et cela tient au fait que
may be loose and escape before the enemy
le soldat pourra être lâche et se dérober devant l'ennemi
rashness and cowardice
la témérité et la lâcheté
one of the vices is through excess
l'un des vices l'est par excès
What you should understand is that this
Ce qu'il faut bien comprendre c'est que cette
it does not follow that
il ne s'ensuit pas que
the race and the fight
la course et la lutte
it is therefore as well that
C'est dès lors ainsi que
the benchmarks
les points de repère
a way not to lose weight
une manière de ne pas maigrir
because I do not have the property I would dream to own
parce que je n'ai pas les biens que je rêverais de posséder
to reflect the real situation
de tenir compte de la situation réelle

Enhanced Transcription:

Un cheval est un bon cheval, dit Aristote, non seulement lorsqu'il a tout ce qu'il faut (not only when he has what it takes) pour faire un bon cheval, mais lorsqu'il sert bien son cavalier (but when it serves it's rider well) pour la course ou pour faire face à l'ennemi.

À travers cette citation (With this quote), Aristote nous indique qu'un bon cheval ne l'est pas simplement, par ses capacités, mais par l'exercice de ses capacités et que, en réalité, il ne s'agit pas simplement d'être un bon cheval (it's not simply a matter of being a good horse), mais d'être un excellent cheval, apte à développer dans l'action les différentes choses qu'on attend de lui (capable of developing into action the different things expected of him).

Ce qui est vrai pour le cheval, l'est aussi du musicien.

Il ne s'agit pas simplement d'avoir tout ce qu'il faut pour être un bon musicien, mais il s'agit d'exercer son talent de musicien, de l'exercer de manière excellente pour être, finalement, un virtuose de la musique.

Cette idée, la virtuosité, nous permet d'introduire un des concepts les plus essentiels d'Aristote : la vertu.

La vertu c'est la virtuosité et cette virtuosité peut, en réalité, toucher deux facultés de l'âme, deux éléments de cette psychologie que nous avons évoqué d'Aristote, d'une part la virtuosité de la raison pratique d'autre part la virtuosité du désir de l'homme, lorsqu'il écoute précisément cette raison pratique.

Ces deux types de vertus nous allons les voir successivement. (These two types fo virtues we will see in turn.)

Le premier type de vertu Aristote et la tradition aristotélicienne, après lui, va l'appeler la prudence (caution).

Lorsque nous disons de quelqu'un communement qu'il est prudent, cela veut dire qu'il évite de s'exposer à un danger (it means that he avoids exposure to danger).

Ça n'est pas du tout ça le sens que Aristote donne à la prudence.

La prudence c'est plutôt la circonspection (wariness).

C'est plutôt l'attitude de celui qui hésite (Rather it is the attitude of someone who hesitates) comment agir.

Il hésite, parce qu'il cherche la bonne attitude.

Pour comprendre ce qu'est la prudence, Aristote commence à nous dire qu'il faut, tout simplement, que nous regardions les hommes ou les femmes de bien, que nous admirons.

Sans doute avant de nous rencontrer (Probably before we met), au cours de notre existence, l'une ou l'autre personne, dont nous estimons que vraiment cette personne était quelqu'un de bien.

Or, que faisait cette personne (what did the person do?)?

Qu' admirions nous dans cette personne?

Pas, en réalité tellement son savoir (so much his knowledge?).

Il peut y avoir des gens très savants (very learned people), que nous n'admirons pas.

Ce que nous admirons en eux c'est plutôt leur attitude, leur manière de se comporter, leur manière constante de se comporter, ce qu' Aristote va appeler leur caractère.

Or, ce qu'une personne de bien fait, c'est qu'elle sait, dans chaque circonstance, trouver la bonne manière d'agir.

Elle ne fait ni trop, ni trop peu (It is neither too much nor too little).

Elle sait précisément quelle attitude tenir (She knows precisely which attitude to take).

Ce qu'on voit aussi ce que cette personne, cet homme ou cette femme de bien, a uni l'ensemble de ses facultés (has united all his faculties), l'ensemble de son caractère : ses sentiments, son intelligence, sa connaissance des gens et des situations, qu'elle sait unifier tout ça, que lorsqu'il agit comme père (when he acts as a father) de famille ou comme mère de famille, lorsqu'elle agit comme ami, lorsqu'elle agit comme professionnel, lors qu'elle agit comme membre d'un parti politique ou d'une église ou, que sais-je, elle est la même.

Elle trouve une constance dans ce qu'elle est.

Elle a construit une personnalité morale.

Cela, pour Aristote, fait référence à la prudence, nous permet de comprendre ce qu'est la prudence.

C'est quelqu'un qui a développé son intelligence pratique de telle manière qu'en toute circonstance il peut avoir une bonne règle pour son action.

Cette règle de l'action, qui est indiqué par la prudence, n'est pas quelque chose comme un principe fixe, comme une théorie.

C'est plutôt une règle, qui va m'indiquer, dans chaque circonstance, quelle conduite tenir (which conduct to take).

C'est une règle souple, c'est une règle adaptable, c'est une règle pratique.

Cela pour Aristote va nous dire quelque chose d'essentiel sur l'éthique, l'éthique va reposer sur la raison pratique.

Comme le dit un philosophe contemporain, les vertus, et, en ce sens là, la prudence, permet d'unifier la personne, permet de comprendre ce qu'est une bonne personne.

D'où cette première définition de la vertu que va donner Aristote.

La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée (to act in a deliberate way), consistant dans une moyenne (ou médieté (ou médieté?)) relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l'homme prudent.

Mais c'est une moyenne, entre deux vices, l'un par excès, l'autre par défaut.

Et cela tient au fait que (And that reflects the fact that) certains vices sont au-dessous et d'autres au-dessus de ce qu'il faut dans les affections et les actions, tandis que la vertu découvre et choisit le juste milieu (while virtue finds and chooses the right balance).

On le voit par cette citation, Aristote va définir la prudence dans un deuxième temps, pas simplement en référence à l'homme ou à la femme prudente, mais il va la définir comme une moyenne, comme une médiété, une mesotes, en grec.

Cette moyenne, ce n'est pas un milieu arithmétique comme six est le milieu entre zéro et dix.

C'est une moyenne relative à la situation et relative à chacun.

Chacun va déterminer ce qui, pour lui, est le milieu entre deux excès.

L'exemple que donne Aristote est celui du courage.

Du courage du soldat face à l'ennemi.

S'il est excessif, le soldat pourra être lâche et se dérober devant l'ennemi (may be loose and escape before the enemy).

S'il est excessif aussi, le soldat pourra être téméraire et exposer inutilement sa vie et son armée à l'ennemi.

Le courage sera le milieu, ce juste milieu entre la témérité et la lâcheté (rashness and cowardice), l'un des vices l'est par excès (one of the vices is through excess), l'autre l'est par défaut, le juste milieu est ce qui indique la vertu.

Ce qu'il faut bien comprendre c'est que cette (What you should understand is that this), ce juste milieu, cette vertu que nous indique la prudence, cette vertu est relative à chacun d'entre nous.

Et c'est là peut-être un des points le plus importants d'Aristote, c'est que pour lui la conduite morale, la conduite éthique, dépend de chacun.

Voilà ce qu'il dit.

Il le dit à propos de l'alimentation (feeding) des gymnastes

Si pour la nourriture de tel individu un poids de 10 mines est beaucoup et un poids de 2 mines est peu, il ne s'ensuit pas que (it does not follow that) le maître de gymnase prescrira un poids de 6 mines, car cette quantité est peut-être aussi beaucoup pour la personne qui l'absorbera ou peu : pour Milon {qui mangeait, dit-on, un boeuf par jour}, ce sera peu, et pour un débutant dans les exercices du gymnase, beaucoup.

Il en est de même pour la course et la lutte (the race and the fight).

C'est dès lors ainsi que (it is therefore as well that) l'homme versé dans une discipline quelconque évite l'excès et le défaut.

C'est le moyen qu'il recherche et qu'il choisit, mais ce moyen n'est pas celui de la chose, c'est celui qui est relatif à nous.

Donc, c'est relativement à chacun que se déterminera la vertu.

Maintenant, qu'en est-il des vertus morales (Now what about moral virtues/)?

Les vertus morales correspondent pour Aristote au désir, dans chaque situation, qui va trouver par la prudence son juste milieu.

Il y a pour Aristote certaines vertus morales plus importantes que d'autres.

Il hérite, à vrai dire, de cette idée de Platon, qu'il y a des vertus cardinales.

Les vertus cardinales eh bien c'est comme, comme pour les points cardinaux, ce sont les points de repère (the benchmarks) les plus importants.

La première de ces vertus cardinales, c'est la prudence précisément.

Mais il y a ensuite deux vertus cardinales qui vont nous intéresser ici.

D'une part, ce qu'il va appeler la tempérance, d'autre part ce qu'il va appeler la force.

La tempérance, he bien, ce sera la vertu, qui lorsque je suis dans une situation d'excès parce que j'ai beaucoup de plaisir et beaucoup de biens, va me permettre de mesurer, de diminuer peut-être un peu ma jouissance, pour que je ne me perde pas dans mes biens.

À l'opposé, la force ou le courage ce sera une manière, lorsque je suis dans le manque, dans le défaut, de trouver une manière de tenir, une manière de ne pas maigrir (a way not to lose weight), de ne pas devenir amer (become bitter), parce que je n'ai pas les biens que je rêverais de posséder (because I do not have the property I would dream to own).

La tempérance et la force, vont être ainsi deux manières pratiques, guidées par la prudence, de tenir compte de la situation réelle (to reflect the real situation) des gens soit qu'ils soient dans l'abondance, soit qu'ils soient dans le défaut.

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