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Les hérésiologues
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traité, réfutations, efforce, 202, néfaste, philosophie, amalgame, eau, Homère, chrétiens, Hammadi, Irénée, déviants, péjoratif, République, technologues, Rome, grec, Antiquité, deuxième, répendu, puisse, emprunté
les apologies
un genre littéraire dans lequel s'exprime une opposition à la                       
les textes hérésiologiques
les                                      de l'hérésie
c'est le second lieu principal où s'exprime une opposition chrétienne à la philosophie dans l'                                
Justin
cette réfutation chrétienne de l'hérésie commence avec lui
auteur d'une Apologie vers 150
le premier à avoir composé un                            contre les hérésies
ce traité est perdu mais on en connaît un peu le contenu parce qu'on pense qu'                                         de Lyon l'a utilisé
Irénée de Lyon (130-      )
le premier occidental à réaliser une oeuvre de théologien systématique
Justin est le premier chrétien à utiliser le mot « hérésie »
pour désigner des courants                                au sein de l'Église, c'est-à-dire des formes dégradées et erronées de christianisme
c'est un mot au vocabulaire          et notamment philosophique mais lui donne un sens nouveau
hairésis, en grec, désigne un courant de pensée, une école philosophique
Justin reprend ce terme mais le prend en un sens                                 
mais le lien entre hérésie et philosophie apparaît clairement dans la Réfutation des hérésies d'Irénée de Lyon, à la fin du                                siècle
Irénée essaye de démontrer que ses adversaires qui sont des chrétiens gnostiques et marcionites ont                                à la philosophie
et que l'erreur dans l'histoire des doctrines chrétiennes provient d'une influence                              de la philosophie
Valentius (100-160)
il prend l'exemple de Valentiniens, qui posent au principe de la réalité ce qu'ils appellent l'Abîme et le Silence
ce serait là, pour Irénée, une influence d'                          , mais également de Thalès
Thales of Miletus (624-546 BC)
l'       est au principe de toutes les choses
ce que Thalès appelle l'eau, ce serait ce que les Valentiniens
autrement dit, les valentiniens seraient des plagiaires et se feraient passer frauduleusement pour des chrétiens
ce rapprochement entre les Valentiniens et Thalès n'est pas justifié
il relève en fait d'une stratégie d'                , une confusion
l'argument consiste à dire que les hérétiques disent la même chose que Thalès, c'est-à-dire que les philosophes
c'est donc une façon de les associer à l'hellénisme et de les exclure de la tradition chrétienne
si les Valentiniens disent la même chose que Thalès, c'est la meilleure preuve qu'ils ne sont pas des                                 
mais les gnostiques qui sont combattus par Irénée utilisent beaucoup la philosophie
dans les textes gnostiques retrouvés à Nag                en 1945, on a pu constater que la théologie des gnostiques était fortement imprégnée de philosophie grecque
on ne peut donc pas dire qu'il n'y ait pas de rapport entre les pensées gnostiques et la philosophie grecque
on a d'ailleurs retrouvé parmi les textes de Nag Hammadi un fragment, en copte, de la                                    de Platon
on peut ainsi attester une connaissance, un usage de la part des gnostiques, des textes platoniciens
la postérité du lien qui est posé par Irénée entre philosophie et hérésie était                             
c'était l'explication la plus simple pour rendre compte de l'hérésie
l'hérésie pose un problème : comment se fait-il que de la vérité              naître l'erreur
Hippolyte de          (170-235)
compose une réfutation de toutes les hérésies
il s'               de montrer que les courants hérétiques ont une source du côté de l'hellénisme et notamment de la philosophie
cette explication va connaître un grand succès dans le courant des controverses théologiques
c'était importante dans la crise arienne, un débat théologique sur la substance de Dieu, et la question de savoir si le Fils dans la Trinité est de la même substance que le Père
c'est ce genre d'argument qui va faire dire aux opposants des ariens que les ariens sont des hérétiques qui utilisent la philosophie
les opposants des ariens vont même utiliser le terme de                          pour opposer la technologie des ariens
c'est-à-dire leur raffinement dialectique, à la « théologie », opposition entre théologie et technologie

Flashcards:

We have just mentioned
Nous venons d'évoquer
had borrowed from philosophy
ont emprunté à la philosophie
harmful influence of philosophy
influence néfaste de la philosophie
the abyss
l'abîme
plagiarists
plagiaires
reconciliation
rapprochement
It was also found
On a d'ailleurs retrouvé
which I just mentioned
que je viens d'évoquer
which stands out as the simplest explanation
qui s'impose comme l'explication la plus simple
to account for
pour rendre compte
how is it that from truth can be born an error
comment se fait-il que de la vérité puisse naître l'erreur
He tries to show that
Il s'efforce de montrer que
this framework
ce cadre
who rely on this
qui s'appuient pour ce faire
that God is unbegotten
que Dieu est inengendré
the breeding ground of heresy
le terreau de l'hérésie

Ideas and Concepts:

Early minor Church schism learned about today in this morning's Christianity and Philosophy in Antiquity class:

"The Arian controversy was a theological dispute that arose between Arius and Athanasius of Alexandria, two Christian theologians from Alexandria, Egypt living in the 4th century.

Arius first became controversial under the bishop Alexander of Alexandria, when Arius formulated the following syllogism:"If the Father begat the Son, he that was begotten had a beginning of existence:and from this it is evident, that there was a time when the Son was not. It therefore necessarily follows, that he had his substance from nothing". This further suggested that Jesus Christ is distinct from the Father and is therefore subordinate to the Father.

The Trinitarian faction, which put forth the idea that there is one God in three Divine Persons, the Father, the Son, and the Holy Spirit, ultimately gained the upper hand in the imperial Church.

While Arianism continued to be practiced inside and outside the Empire for some time, e.g. even up until the 7th century among the Lombards who referred to themselves as Arians or Semi-Arians, it did not have the blessing of the Empire, and eventually died out as a movement."

Enhanced Transcription:

Nous venons d'évoquer (We have just mentioned) un premier genre littéraire dans lequel s'exprime une opposition à la philosophie, les apologies.

Je voudrais que nous revenions ensemble sur un autre genre littéraire : les textes hérésiologiques, les réfutations de l'hérésie.

C'est le second lieu principal où s'exprime une opposition chrétienne à la philosophie dans l'Antiquité.

Cette réfutation chrétienne de l'hérésie commence avec Justin.

Justin, auteur d'une Apologie vers 150, est également le premier à avoir composé un traité contre les hérésies.

Ce traité est perdu mais on en connaît un peu le contenu parce qu'on pense qu'Irénée de Lyon l'a utilisé.

On sait que Justin est le premier chrétien à utiliser le mot « hérésie » pour désigner des courants déviants au sein de l'Église, c'est-à-dire des formes dégradées et erronées de christianisme.

Il reprend ce mot au vocabulaire grec et notamment philosophique mais lui donne un sens nouveau. Hairésis, en grec, désigne un courant de pensée, une école philosophique.

Justin reprend ce terme mais le prend en un sens péjoratif.

En revanche, nous ne savons pas précisément si Justin posait un lien entre l'hérésie et la philosophie.

En revanche le lien entre hérésie et philosophie apparaît clairement dans la Réfutation des hérésies d'Irénée de Lyon, à la fin du IIe s.

Irénée essaye de démontrer que ses adversaires qui sont des chrétiens gnostiques et marcionites ont emprunté à la philosophie (had borrowed from philosophy) et que l'erreur dans l'histoire des doctrines chrétiennes provient d'une influence néfaste de la philosophie (harmful influence of philosophy).

Il prend l'exemple au livre II des Valentiniens, qui posent au principe de la réalité ce qu'ils appellent l'Abîme et le Silence.

Ce serait là, pour Irénée, une influence d'Homère, mais également de Thalès, du philosophe Thalès, qui considère que l'eau est au principe de toutes les choses.

Et donc, ce que Thalès appelle l'eau, ce serait ce que les Valentiniens appellent l'abîme (the abyss).

Autrement dit, les valentiniens seraient des plagiaires (plagiarists) et se feraient passer frauduleusement pour des chrétiens.

Question : Mais ce rapprochement (reconciliation) entre les Valentiniens et Thalès est-il justifié ? Non, pas du tout.

Il relève en fait d'une stratégie d'amalgame (d'amalgame?).

L'argument consiste à dire que les hérétiques « disent la même chose » que Thalès, c'est-à-dire que les philosophes.

C'est donc une façon de les associer à l'hellénisme et de les exclure de la tradition chrétienne.

Si les Valentiniens disent la même chose que Thalès, c'est la meilleure preuve qu'ils ne sont pas des chrétiens.

Question : Pourtant, il me semble que les gnostiques qui sont combattus par Irénée utilisent beaucoup la philosophie ?

Oui, c'est tout à fait juste.

Dans les textes gnostiques retrouvés à Nag Hammadi en 1945, on a pu constater que la théologie des gnostiques était fortement imprégnée de philosophie grecque.

On ne peut donc pas dire qu'il n'y ait pas de rapport entre les pensées gnostiques et la philosophie grecque.

Mais les sources philosophiques des gnostiques sont différentes.

Il faut les chercher du côté de Platon et des écrits hermétiques.

On a d'ailleurs retrouvé (It was also found) parmi les textes de Nag Hammadi un fragment, en copte, de la République de Platon.

On ne sait pas très bien quelle est la fonction de ce texte mais il est là pour attester une connaissance, un usage de la part des gnostiques, des textes platoniciens.

Le rapprochement que je viens d'évoquer (which I just mentioned) avec Thalès est totalement fantaisiste.

D'ailleurs, la pensée de Thalès n'était connue à l'époque qu'à l'état de fragments.

Les hommes du IIe s. ne connaissaient pas plus de choses sur Thalès que nous n'en connaissons nous-mêmes.

Question : Quelle a été la postérité du lien qui est posé par Irénée entre philosophie et hérésie ?

Cette idée d'Irénée a connu une postérité très importante dans l'Antiquité chrétienne.

Elle est même devenue un véritable lieu commun et qui s'impose comme l'explication la plus simple (which stands out as the simplest explanation) pour rendre compte (to account for) de l'hérésie.

L'hérésie pose un problème : comment se fait-il que de la vérité puisse naître l'erreur (how is it that from truth can be born an error) ?

La réponse est ici très simple, elle consiste à dire que l'erreur vient de l'extérieur, de la philosophie.

Au IIIe s., un auteur inconnu que nous appelons par commodité « Hippolyte » compose une Réfutation de toutes les hérésies.

Il s'efforce de montrer que (He tries to show that) les courants hérétiques ont une source du côté de l'hellénisme et notamment de la philosophie.

Il affirme, dans le prologue, qu'il va démontrer quelles sont les sources grecques de l'hérésie.

Cette explication va connaître un grand succès dans le courant des controverses théologiques qui commencent au IVe s., avec la crise arienne (with the Arian crisis).

La crise arienne est un débat théologique sur la substance de Dieu, et la question de savoir si le Fils dans la Trinité est de la même substance que le Père.

On a dans ce cadre (this framework) les Ariens qui estiment que le Fils n'est pas de la même substance que le Père et qui s'appuient pour ce faire (who rely on this) sur un syllogisme qui consiste à dire que Dieu est inengendré (that God is unbegotten), et que donc si le Fils est engendré, c'est qu'il n'est pas Dieu.

On voit que ce raisonnement est un raisonnement syllogistique, dialectique, et qui dit dialectique dit philosophie.

Et c'est ce genre d'argument qui va faire dire aux opposants des ariens que les ariens sont des hérétiques qui utilisent la philosophie.

Les opposants des ariens vont même utiliser le terme de technologues pour opposer la « technologie » des ariens c'est-à-dire leur raffinement (their refinement) dialectique, à la « théologie », opposition entre théologie et technologie.

On voit donc que dans l'Antiquité le discours hérésiologique est l'un des lieux où s'exprime le plus cette opposition à la philosophie, parce que la philosophie est constamment considérée par les chrétiens comme le terreau de l'hérésie (the breeding ground of heresy).

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