EDWARD'S LECTURE NOTES:
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C O U R S E 
Introduction aux éthiques philosophiques
François Dermange, University of Geneva
https://www.coursera.org/course/ethique
C O U R S E   L E C T U R E 
L'éthique de la responsabilité de Hans Jonas
Notes taken on November 7, 2017 by Edward Tanguay
l'éthique du discours était héritière de Kant
Kant a essayé de passer de la conscience de soi à une validité intersubjective
ces penseurs qui étendent la philosophie de Kant veulent l'étendre de manière universelle parmi tous les concernés le fondement de l'éthique plutôt que de la trouver dans le secret de la conscience d'un individu
ça ne correspond pas à intragénérationnelle mais à intergénérationnelle
ce sera l'éthique de responsabilité
la science et la technique ont un caractère inédit aujourd'hui
Prométhée a volé le feu aux Dieux, mais ce Prométhée est désormais déchaîné
pendant longtemps, on a pu penser que ce que nous faisions était seul susceptible d'une évaluation éthique
or nous nous rendons compte aujourd'hui par l'évolution de la technique, par l'évolution de la science, que notre emprise sur le monde dépasse largement ce que nous avons voulu
par exemple l'écologie
personne parmi tous les gens qui conduisent des voitures ne souhaite en réalité détruire la couche d'ozone par sa pollution
des effets qui individuellement n'ont pas d'importance et ne sont pas voulus, cumulés à l'infini peuvent avoir des effets destructeurs sur notre environnement
longtemps nous avons pensé que la nature avait une possibilité de résorption de notre action
il comptait seulement ce que nous faisions et si nous nous trompions tant pis
mais ce n'est pas grave si no, car la nature allait reprendre ses droits, ou Dieu allait compenser notre action
aujourd'hui nous savons que le monde est fragile
si nous n'agissons pas, personne d'autre n'agira à notre place
les effets de notre action, volontaires ou involontaires, peuvent être destructeurs
il s'agit alors de repenser notre devoir
on doit repenser dans des catégories de Kant avec cette exigence de trouver un fondement universel et contraignant
mais en même temps, on doit trouver un déplacement par rapport à Kant
Kant avait voulu écarter définitivement la métaphysique du fondement de la morale
Hans Jonas (1903-1993)
on ne peut pas faire totalement impasse sur la métaphysique
du moins on doit pouvoir prendre en compte un principe de métaphysique minimal: la vie veut vivre
le vivant qui est entre nos mains est un vivant fragile, et il demande que nous le protégions dans sa volonté de vivre
"Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d'une vie authentiquement humaine sur la Terre. Ne compromets pas les conditions pour la survie indéfinie de l'humanité sur Terre. Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une telle vie."
on doit pouvoir repenser le devoir moral
un devoir qui ne porte pas simplement sur la volonté intentionnelle de la conscience, mais sur la nécessité d'ouvrir les yeux sur cette réalité fragile et vulnérable, qui s'impose à nous et qui demande à être protégée
la responsabilité devient alors la responsabilité confiée de préserver précisément ce qui est fragile et vulnérable
notre responsabilités par rapport aux générations futures
les déchets radioactifs que nous avons produits seront dangereux pour 100 000 ans
nous devons prenons en compte notre obligation vis-à-vis de toutes ces générations futures
chez Kant, celui qui se soumet à l'impératif catégorique prend cet impératif pour règle de sa vie, il peut penser que les autres prendront également ce principe pour respecter sa propre vie
avec l'idée d'une responsabilité confiée vis-à-vis des générations futures, il y a quelque chose d'inédit, c'est que nous sommes obligés vis-à-vis d'eux sans qu'eux soient obligés vis-à-vis de nous
quelque chose qui vont mettre en cause l'anthropocentrisme
il ne s'agit pas simplement de penser la nature comme environnement humain
c'est quelque chose auquel Kant certainement n'aurait pas souscrit, mais c'est quelque chose qui va se développer dans bien des éthiques aujourd'hui
Jonas, avoue à la fin de sa vie, que les démocraties libérales ne lui paraissent pas le bon outil pour pouvoir défendre ce principe de responsabilité nouvelle
par exemple, à propos du changement climatique, nos démocraties paraissent bien prudentes, bien frileuses, pour prendre des mesures qui s'imposent
le projet des Lumières, de penser une régulation du peuple par la volonté du peuple, sous l'égide des lois de la liberté, c'est-à-dire en respectant les droits humains et le droit des gens, ne suffit plus
il ne suffit plus simplement de respecter les droits humains
il s'agit de respecter la vie, et pour respecter la vie, peut-être que les démocraties libérales ne sont pas le meilleur moyen