EDWARD'S LECTURE NOTES:
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C O U R S E 
Introduction aux éthiques philosophiques
François Dermange, University of Geneva
https://www.coursera.org/course/ethique
C O U R S E   L E C T U R E 
Aristote dans son contexte
Notes taken on October 14, 2015 by Edward Tanguay
il n'y a pas une définition de l'éthique
dans le débat contemporain, il y a une pluralité de conceptions de l'éthique, qui se rattachent à des courants divers
parmi ces courants, certains s'enracinent très loin dans notre histoire occidentale
l'éthique inspirée d'Aristote
il enracine son éthique précisement dans la nature
dans une conception qui comprend aussi, le monde végétal, le monde animal
l'éthique n'a de sens que dans une conception politique, au milieu, précisement, des gens
l'éthique ne concernera pas de grandes questions comme la faim dans le monde ou la guerre ou l'avortement
elle concernera, d'abord, la vie ordinaire de ceux qui passeront derrière nous, pendant que nous tournons
Aristote se situe dans un contexte qui n'est pas la nôtre
mais qui porte des questions qui restent encore les nôtres
dans son contexte il y a plusieurs courants de la philosophie
tous ces courants de la philosophie partagent, néanmoins, quelques traits fondamentaux en particulier, ces deux là
1. le telos
l'éthique concerne la question du but de l'action
si je connais le Bien avec un grand B, alors je saurais ce qui est bien
c'est ce qui va me permettre d'attendre ma finalité, d'atteindre le Bien
il s'agit d'une éthique téléologique, le telos étant le but de l'action
tout ce que nous faisons, nous le faisons pour atteindre un certain but, et ce but c'est le Bien
2. le bonheur
si il y a un but à l'action humaine, ce but c'est tout simplement
tout ce que nous cherchons à faire, c'est d'être heureux
ce sera la question centrale de la philosophie à cette époque
il y a évidemment pour Aristote, un grand intérêt à définir l'éthique de cette manière-là
pourquoi est-ce que nous nous comporterions selon ce que nous savons être bien
la réponse est très plausible, nous le faisons parce que nous désirons être heureux
comment est-ce qu'on va définir le bonheur
1. l'Épicurisme
le bonheur c'est le plaisir
les courants, aujourd'hui, qui prônent une alimentation saines
pour me sentir bien dans mon corps, je ne vais pas me goinfrer de tablettes de chocolat, mais je vais essayer de comprendre, ce qui correspond le mieux à ce qui fait du bien à mon corps
c'est exactement l'idée d'Épicure
il faut essayer de modérer le plaisir, pour en réalité, maximiser le plaisir
2. le Stoïcisme
à l'opposé d'Épicure
un autre courant contemporain
non pas de poursuivre la quête du plaisir, mais de s'accepter comme on est, ne pas rêver d'être un autre
si on est empereur, comme Marc Aurèle, qui est un grand stoïcien, il faut accepter sa responsabilité d'empereur
si au contraire, on est un esclave, comme Épictète, il faut accepter sa condition d'esclave
Marc Aurèle
tout ce qui te convient, me convient au monde
même si le destin me pousse à comprendre que ma vie n'a plus de sens, je devrais non seulement consentir à mourir, mais je devrais me suicider
3. le Platonisme
Aristote a été, pendant 18 ans, l'élève de Platon
le Bien, ce qui donne sens non seulement à notre éthique, mais à notre philosophie, à notre vie, le Bien, ne correspond pas aux réalités visibles, immédiates, que nous avons sous les yeux
si vous regardez un arbre, et que vous imaginez une feuille de platane, ou une feuille de marronnier, la représentation que vous vous ferez de cette feuille, sera différente de chacune des feuilles du marronnier, mais elle sera sans doute plus vraie que le marronnier peut vous montrer ses feuilles devant vous
le mythe de la caverne
le Banquet de Platon, ou un très beau dialogue sur l'amour, Platon va nous montrer qu'on est d'abord attiré par un beau corps, puis par une belle âme, puis par l'amour du Beau, et qu'en s'élevant ainsi dans l'abstraction des idées, on atteint une réalité beaucoup plus véridique que le monde sensible
l'École d'Athènes de Raphaël
une nuée de philosophes, qui partagent une certaine conception de la téléologie l'eudémonisme
veut dire que ce nous faisons c'est pour être heureux que nous le faisons, et même qu'on juge de la qualité morale d'un acte selon qu'elle nous permet d'atteindre, ou de ne pas atteindre, le bonheur
il y a deux personnages centraux
1. Platon
qui a le doigt pointé vers le ciel, vers le ciel des idées, vers cette réalité plus vraie que celle du monde sensible
2. Aristote
son disciple, son élève, qui, lui, a la main tendue vers la réalité humaine, et non pas vers le monde des idées
Aristote
ce n'est pas à partir d'une conception du Bien abstraite qu'on va pouvoir concevoir la philosophie, mais c'est à partir de la réalité de ce monde
c'est aussi un grand savant
quelqu'un qui a imprégné l'ensemble des sciences pendant des siècles
la science repose, certainement sur la raison, mais une raison qui est une raison qui observe les phénomènes et essaie de déduire par l'observation et par la reconstruction mentale, des liaisons causales entre ces phénomènes
la science repose sur la nécessité, sur le nécessaire
ce que veut dire par le nécessaire, c'est que, une cause entraîne nécessairement le même effet, et c'est la base des sciences
pour l'éthique, il ne peut pas en être ainsi
une chose est vraie pour l'un, une chose est différente pour l'autre
on ne peut pas avoir de certitude, il n'y a pas de vérité en éthique, il n'y aura que des approximations
on ne pourra pas penser l'éthique comme on pense les sciences
il n'y a pas de fondement scientifique à l'éthique
on va flairer, tâtonner, essayer par approximation de déterminer ce qui est bien, en sachant que ce qui est bien pour l'un est peut-être mal pour l'autre, ou en tout les cas, différent pour l'autre
l'éthique donc n'est pas un domaine scientifique qui reposerait sur la connaissance du vrai
l'éthique n'est pas, non plus, un art ou une technique, parce que l'art ou la technique produit des objets, repose sur un savoir-faire, or l'éthique, elle, ne produit rien
pour Aristote, l'éthique n'est ni une science, ni un savoir-faire, un art ou une technique
l'éthique est bien entièrement concentrée sur l'action, sur ce qui est fait, pas sur des spéculations, mais sur ce qui est fait en rapport avec la personne bonne